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L��vangile partout

Dans son grenier de la Motte d�Usseau, d�s 1792, n�avait-il pas "vu" des missionnaires portant l�Evangile "partout"? Pendant le premier quart de si�cle d�existence de la Congr�gation, l�extension g�ographique du "partout" n�avait pas d�pass� les fronti�res fran�aises. En juillet 1825, le P�re Coudrin est � Rome et il pr�sente au Saint-Si�ge la r�daction d�finitive des Constitution de son institut. Le temps lui semble venu de faire un pas de plus dans la r�alisation de son intuition fondatrice de la Motte d�Usseau.

Le 15 juillet, il �crit donc au Cardinal Della Somaglia, responsable aupr�s du Pape des missions catholiques (Propagation de la Foi) et se d�clare pr�t � envoyer "trois de nos prof�s qui se d�voueraient aux missions� que la Sacr�e Congr�gation de la Propagande jugerait les plus opportunes�" Le 10 septembre suivant, une lettre du Cardinal apprend au P�re Coudrin que le Saint-Si�ge propose � ses missionnaires les Iles Hawa� comme premier champ d�apostolat. A l�appel lanc� par le Fondateur, les volontaires affluent.

Finalement, le P�re Alixis Bachelot, avec le titre de pr�fet apostolique, les p�res Patrice Short et Abraham Armand et trois fr�res coadjuteurs sont d�sign�s. Leur d�part est diff�r� � plusieurs reprises. En fin de compte, les missionnaires picpuciens embarqueront � Bordeaux le 20 novembre 1826 sur "La Com�te". Ils atteindront Honolulu le 7 juillet 1827.

Ainsi, les Picpuciens prennent place dans le grand mouvement missionnaire qui est une grande caract�ristique de l�Eglise au XIX�me si�cle. A la suite sans doute des bouleversements politiques et religieux du si�cle pr�c�dent, en 1800, l'Eglise ne comptait gu�re plus de trois cents missionnaires dans le monde entier. Le p�re Coudrin est un des premiers, apr�s la chute de Napol�on, � relever le d�fi des missions �trang�res. En 1833, la Congr�gation pour la Propagation de la Foi �largit le champ missionnaire de la Congr�gation des Sacr�s-Coeurs en Oc�anie. Aux lies Hawa� s'ajoutent les archipels des Gambier, des Marquises, de Tahiti, des Iles Sous le Vent, des Tuamotu, des Iles Cook, de l�Ile de P�ques.

Le d�tour oblig� par le Cap Horn pour atteindre les archipels du Pacifique provoque rapidement une premi�re implantation au Chili, qui ouvre le chemin aux nombreuses fondations en Am�rique Latine.

Pour autant, l�ardeur missionnaire du Fondateur n�est pas �puis�e. En 1832, il avait accept� l�ouverture d�autres chantiers au Moyen-Orient (Smyrne) et au Canada, aupr�s des Indiens du Nouveau Brunswick.

En 1840, son successeur, Mgr. Rapha�l Bonamie, ouvre � Louvain un "s�minaire des missions �trang�res de la Congr�gation des Sacr�s-C�urs". Ce sera la premi�re maison de l�Institut hors de France en Europe et le premier s�minaire des missions �rig� en Belgique. La proximit� de la c�l�bre universit� et sa situation aux confins des Pays-Bas et de l�Allemagne vont en faire un des principaux centres de recrutement et de formation dans la Congr�gation. En 1859, le � Couvent � de Louvain accueillera un jeune homme de 19 ans, Joseph de Veuster, le futur P�re Damien.

La branche f�minine suit, � son rythme, cet essor. En 1834, soeur Fran�oise de Viart a succ�d� � la "bonne" m�re Henriette. D�s 1838, elle envoie soeur Cl�onisse Cormier et quelques soeurs vers le Chili, qui sera, comme pour les fr�res, une premi�re �tape vers d'autres fondations en Am�rique Latine.

En un demi-si�cle � peine, l'intuition du jeune pr�tre "visionnaire" du grenier de La Motte d'Usseau est devenue r�alit�, �vangile vivant et rayonnant.

Apr�s les Fondateurs (1834-1853)

Les successeurs de la M�re Henriette comme Sup�rieures G�n�rales des Soeurs furent Fran�oise de Viart (1834-1850) et Constance Jobert (1850-1853). Apr�s la mort du P�re Coudrin, Monseigneur Rapha�l Bonamie devint Sup�rieur G�n�ral des P�res (1837-1853).
Pendant leur gouvernement, la Congr�gation souffrit �norm�ment de tensions internes. De fait, il existait deux factions fortement oppos�es. Fallait-il, quoi qu'il arrive, s'en tenir au style de vie et � l�oeuvre qui, pendant la vie des Fondateurs, avaient �t� accept�s par tous, ou devait-on s'adapter aux nouveaux changements dans le monde, dans l�Eglise et dans la vie religieuse ?
Un groupe de Fr�res et de Soeurs plus progressistes s'est oppos� � un groupe plus conservateur. La diff�rence d'opinion portait principalement sur le projet de r�vision de la R�gle de Vie que Rome consid�rait comme n�cessaire. Des deux c�t�s, on en appelait constamment aux plus hautes autorit�s de Rome. A la fin, une R�gle r�vis�e fut donn�e aux Fr�res, et les Soeurs furent autoris�es � garder la R�gle de 1825. En 1853, les deux Sup�rieurs G�n�raux d�missionn�rent et furent remplac�s par Gabrielle Aymer de la Chevalerie (1853-1866) et le P�re Euthyme Rouchouze (1853-1869). Apr�s cela, un certain nombre de Fr�res et de Soeurs quitt�rent la Congr�gation.

Malgr� ces tensions internes -ce qui arrive souvent dans des congr�gations nouvelles apr�s la mort de leurs Fondateurs- la Congr�gation commen�a � se d�velopper. Il y eut beaucoup de nouvelles fondations en France et, en 1840, les Fr�res fond�rent une Maison � Louvain en Belgique. Ce fut la premi�re Maison hors de France. L'oeuvre des missions paroissiales diminua, mais un grand nombre des Fr�res �taient engag�s dans l�oeuvre de l'�ducation et de la formation de futurs pr�tres. Un bon nombre de missionnaires partirent dans les missions lointaines. Les Soeurs all�rent au Chili en 1838 et au P�rou en 1848. De plus en plus de Fr�res s'embarqu�rent pour l'Am�rique latine et l�Oc�anie.

Une trag�die prouva combien la Congr�gation d�sirait s'engager totalement dans l'oeuvre missionnaire. En d�cembre 1842, le"Marie-Joseph", bateau affr�t� par la Congr�gation quitte Saint-Malo le 15 d�cembre 1842, avec � son bord Mgr Etienne Rouchouze, 14 fr�res et 10 soeurs. Il n'atteindra jamais les rivages du Pacifique. Ce fut une perte cruelle pour la Mission. Cependant, la Congr�gation ne cessa pas d'envoyer des missionnaires et les premi�res soeurs d�barqueront � Honolulu en 1859.

Pendant cette p�riode, la "troisi�me branche" de la Congr�gation, l'Association Ext�rieure des Sacr�s Coeurs prosp�rait rapidement. Presque partout o� existait une Communaut� de Fr�res ou de Soeurs, une Communaut� de la Troisi�me Branche �tait fond�e. La spiritualit� des Fr�res et des S�urs �tait en fait, � ce moment-l�, la spiritualit� du temps des Fondateurs: l�Imitation des quatre �ges du Christ, la cons�cration aux Sacr�s-Coeurs avec un accent tr�s marqu� sur la R�paration, l�Adoration eucharistique et une union tr�s �troite entre tous les membres de la Congr�gation. Telles �taient les fondations pos�es par nos Fondateurs et sur lesquelles on pouvait construire, m�me s'il subsistait encore quelques opinions diff�rentes sur la forme. Cependant, au niveau eccl�sial, on persistait � penser que la fid�lit� � la plus haute autorit� et � l'enseignement traditionnel de l�Eglise �tait la seule fa�on de ne pas �tre contamin� par les nouvelles et dangereuses tendances de l'�poque.

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