Ap�tre du Sacr�-C�ur, fondateur de l'Adoration Nocturne et de l'Intronisation du Sacr�-C�ur dans les familles
"Vous faites bien, cher Fils, en prenant en main la cause de la soci�t� humaine, d'exciter avant tout et de propager l'esprit chr�tien dans les foyers domestiques, en �tablissant au sein de nos familles la charit� de J�sus Christ pour qu�elle en soit comme la reine. En agissant ainsi, vous ob�issez � J�sus-Christ lui-m�me qui a promis de r�pandre ses bienfaits sur les maisons o� l�image de son C�ur serait expos�e et honor�e".
Ces lignes �crites le 27 avril 1915 par le pape Benoit XV, s�adressaient au p�re Mateo, d�barqu� en France alors qu�y s�vissait la premi�re guerre mondiale.
Edouard Crawley Boewey, le futur p�re Mateo, �tait n� le 18 novembre 1875, � Tingo, pr�s d'Arequipa, au P�rou. Tr�s t�t sa famille avait �migr� au Chili, � Valparaiso o� il fit ses �tudes au coll�ge des P�res de la Congr�gation des Sacr�s-C�urs de J�sus et de Marie (Picpus). Sur ses instances r�p�t�es et malgr� son jeune �ge, tout juste 15 ans, il fut admis au noviciat. Il prit l'habit picpucien le 2 f�vrier 1891, � Los Perales, fit profession le 11 septembre 1892 � Valparaiso, et re�ut l'ordination sacerdotale � Santiago le 17 d�cembre 1898.
D�s 1897, encore jeune �tudiant � Valparaiso, il avait �t� frapp� par une toile repr�sentant le Sacr�-C�ur. Celle-ci devait fournir au p�re Mateo le point de d�part de son intuition fondamentale: p�n�trer les structures sociales de l'esprit du Christ et de son �vangile. Comment cela? Le moyen le plus adapt� lui semblait �tre d'apprendre aux familles � vivre avec le Christ. Et le signe concret de leur appartenance � la personne de J�sus, ce serait l'intronisation solennelle d'une image du Sacr�-C�ur au centre de la demeure.
De 1898 � 1907, les contacts nombreux qu'il eut comme professeur avec les jeunes et leurs parents, lui firent d�couvrir l'importance de la famille, cellule constitutive de la soci�t� et de l'�glise. Devant l'ampleur que prit son apostolat d'une part, et la p�nurie de pr�tres d'autre part, il s��tait tourn� r�solument vers les fid�les, non pas simplement pour distribuer images et tracts, mais pour pr�parer les familles � reconna�tre le Sacr�-C�ur comme le Roi de leur foyer et de leur activit� professionnelle. Lors d'un terrible tremblement de terre en ao�t 1906, ce r�seau d'apostolat s��tait transform� en r�seau de secours. Mais sa sant� �branl�e, lui imposait un repos qu'il vint chercher en Europe.
D�barqu� � G�nes dans les premiers jours d�avril 1907, il s��tait rendu � Rome mais n�eut pas le bonheur d�y voir le pape. Le 28 avril, il arrivait � Braine-le-Comte, en Belgique. C'est l�, apr�s son expulsion hors de la maison-m�re de la Congr�gation dans le quartier de Picpus � Paris, que se trouvait le Sup�rieur g�n�ral de la Congr�gation. Celui-ci approuva pleinement l�action que le p�re Mateo comptait mener non seulement aupr�s des jeunes mais surtout aupr�s des familles.
Parti � Rome en juin 1907, le p�re Mateo Crawley Boewey �tait re�u en audience par le pape Pie X, � qui il venait pr�senter l'Intronisation. Lorsqu'il demanda au Saint P�re de lui permettre de consacrer sa vie � cette croisade d'amour, celui-ci avait r�pondu: "Non, mon fils, je ne vous le permets pas, je vous le commande. Je vous l'ordonne; consacrez-y toute votre vie"...
Le 24 ao�t de cette m�me ann�e, le voici � Paray-le-Monial, si important pour la fondation de l'�uvre de l'intronisation du Sacr�-C�ur. Entr� dans la chapelle des apparitions, il s��tait agenouill� pr�s de la ch�sse de la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque, canonis� en 1920. Deux s�urs touri�res l�avaient vu entrer. Il �tait maigre, tr�s p�le et se tenant � peine debout. Mais lorsqu�apr�s avoir pri� il s��tait relev�, il s��tait senti compl�tement gu�ri, enti�rement transform�. Ce qui s��tait pass�, le p�re Mateo nous en a livr� quelque chose dans l�introduction de son livre "J�sus, Roi d�Amour".
A peine est-il agenouill� dans la chapelle des apparitions et a-t-il formul� sa pri�re, qu�il se sent boulevers� dans tout son �tre. Il est gu�ri. Ce qu�il �prouva ne peut se d�crire; on devine seulement qu�� cet instant il dut �tre frapp� au c�ur d�une autre blessure, toute d�amour celle-l�. Car le soir m�me pendant qu�il faisait l�Heure Sainte, il recevait du Sacr�-C�ur, avec le noble projet de lui conqu�rir le monde famille par famille, tout le plan de l�Intronisation, telle qu�elle est pratiqu�e aujourd�hui dans l�univers entier.
Avant de quitter Paray, il fit apposer une plaque comm�morative au-dessus de la porte de la chapelle. Le texte �tait dat� du 1er septembre 1907 et portait le nom de Mateo Crawley Boewey:
"Voici le sanctuaire de l�Amour divin; voici la source intarissable de la vie. Puisque nous sommes all�s au C�ur de J�sus, il nous est bon d��tre ici. Voici la porte myst�rieuse par laquelle on arrive au Paradis de votre C�ur de Roi, de Fr�re et d�Ami, � tr�s mis�ricordieux J�sus. Dans ce ciel, vous avez d�j� inscrit nos noms avec des caract�res ineffa�ables. Faites que, cach�s dans cette blessure intime, nous soyons unis � Vous �ternellement en vie de saintet�, en soif de votre gloire, en amour de r�paration. Vive le C�ur sacr� de J�sus! Que son r�gne arrive!"
Retourn� au Chili en mars 1908, le p�re Mateo Crawley Boewey eut la joie de voir l'Archev�que de Santiago donner une premi�re approbation � son �uvre. Aussit�t tracts et lettres partirent de tous c�t�s.
Mais l'Am�rique ne suffit pas � son z�le. Apr�s le Chili, le P�rou, l'Argentine, et l'Uruguay, il revint en Europe en 1914: il la parcourra pendant vingt ann�es. Rien ne l'arr�tera, ni la m�fiance, ni la ti�deur, ni les langues. Il savait en effet utiliser le fran�ais, l'espagnol, l'anglais, l'italien, le portugais et s'adapter aux auditoires les plus divers. Des invitations venaient maintenant de tous les points du monde, d'Afrique, d'Oc�anie, d'Asie, invitations trop dispers�es pour recevoir satisfaction.
Mais voici qu�en 1935 vint d'Extr�me Orient une lettre sign�e par douze vicaires apostoliques. Consult�, le Pape Pie XI encouragea le p�re M�t�o, qui avait alors 60 ans, et le constitua missionnaire des missionnaires.
Ce fut alors, six ans durant, une extraordinaire randonn�e � travers les pays sud asiatiques. Il parcourut le Japon, la Cor�e, la Mandchourie; � diverses reprises les Iles Philippines. En Chine, il pr�cha � Shanghai, � Hong-Kong, � Canton, � Macao. En Indochine, on le vit � Hano�, � Dalat, � Saigon, � Hu�. Il gagna la Malaisie, Banka, Penang et Ceylan, puis aborda aux Indes.
En mars 1940, il se dirigeait vers l'Oc�anie; il pr�cha aux �les Hawa� avant de gagner l�Am�rique. L� il poursuivit son apostolat, d'abord aux Etats Unis puis au Canada. Ce fut dans ce dernier pays que la maladie vint mettre fin � l'apostolat actif du p�re Mateo. Mateo en 1947: elle durera 13 ans.
Le 13 f�vrier 1956, le p�re Mateo Crawley Boewey regagnait Valparaiso, le berceau de son �uvre. La leuc�mie aura raison du vaillant pr�dicateur. Le 4 mai 1960, le malade recevait les derniers sacrements et s'�teignait doucement, devant toute la communaut� en pri�re.
En quittant ce monde, le p�re Mateo laissait � sa famille religieuse une �uvre qui r�pondait pleinement � l�id�al que lui avaient propos� ses fondateurs, Pierre Coudrin et Henriette Aymer de la Chevalerie. Ceux-ci en effet, avaient voulu que leurs enfants, religieux et religieuses, fussent totalement consacr�s au service des Sacr�s-C�urs de J�sus et de Marie, promettant de "faire tous les efforts qui d�pendent d�eux pour propager la vraie d�votion envers le Sacr�-C�ur de J�sus et le C�ur immacul� de Marie, suivant que cette d�votion est approuv�e par le Saint-Si�ge apostolique".
"Conqu�rir le monde entier � la Royaut� du C�ur de J�sus, famille par famille": tel aura �t� le programme de ce grand ap�tre du Sacr�-C�ur. Pour le r�aliser, le p�re Mateo �tait parti de la famille pour atteindre par elle les individus qui la composent et la Soci�t� dont elle est l'�l�ment constitutif. Il ne s'arr�tait donc pas � la famille consid�r�e comme un groupement priv� et ferm�, mais il prenait le foyer dans sa port�e sociale, visant � faire, de chaque foyer, une pierre vivante dans la construction d�une soci�t� qui r�ponde au projet que depuis les origines Dieu nourrit pour elle.
L�Intronisation du Sacr�-C�ur a montr� en son temps, par son �tonnante expansion dans le monde, qu�elle �tait un des moyens de contribuer "au renouveau de la vie personnelle de chacun, de la vie familiale, de la vie publique et sociale".
Ce renouveau, que le Pape Paul VI indiquait comme "l�unique objectif du concile r�cemment cl�tur�" (Bulle du 7 d�cembre 1965), n�a rien perdu de son urgence. Qui dira en effet que notre soci�t� n�a pas besoin d�entendre le message d�amour, de mis�ricorde et de confiance qui ne cesse de jaillir du C�ur du Christ? Manquera-t-il de t�moins et de porte-paroles de cette bonne Nouvelle alors que nous rendons gr�ce � Dieu pour le don fait � l��glise et au monde de cette inspiration re�ue voici 100 ans par le P�re Mateo?
Jeune pr�tre p�ruvien de la Congr�gation des Sacr�s-C�urs de J�sus et de Marie (Picpus), v�ritable missionnaire d�Am�rique du Sud, le p�re Mateo veut "reconqu�rir le monde foyer par foyer, famille par famille, � l�amour du C�ur de J�sus".
Avec une confiance sans limite pour le Roi d�Amour, il s�appuie sur le message de sainte Marguerite-Marie et sur les r�v�lations qui lui �t� faites par le Sacr�-C�ur � Paray-le-Monial pour partir en croisade d�Amour et �tendre au monde le R�gne social du C�ur de J�sus. Voyageur infatigable malgr� la maladie, il parcourt le monde encourag� par tous les papes depuis Saint Pie X et fait l�Intronisation au Sacr�-C�ur une �uvre d�Eglise.
L��pop�e missionnaire du p�re Mateo a conquis des millions de familles, et entra�ne encore aujourd�hui les hommes � r�pondre � l�amour infini de Dieu.
"Je ne vous apporte pas une lampe de plus, � vous qui en avez douze ou vingt-quatre. Mais je vous apporte de l�huile pour toutes les lampes que vous poss�dez d�j�". P�re Mateo au pape Beno�t XV, mai 1917.
Qui n�a entendu au moins parler du R�v�rend P�re Mateo Crawley-Boevey, ou plus simplement du P�re Mateo, cet infatigable ap�tre du Sacr�-C�ur? On serait presque tent� d��crire, ce "champion du Sacr�-C�ur", car il n�a cess� de parcourir le monde entier pour r�pandre la d�votion au Sacr�-C�ur, et plus particuli�rement, introniser le saint C�ur de J�sus dans les foyers.
Il lui devait bien cela, car, d�j� membre d�une congr�gation charg�e de propager cette d�votion, il avait �t� lui-m�me miraculeusement gu�ri d�une grave maladie devant l�image du Sacr�-C�ur, � Paray-le-Monial, un certain jour de 1907�
On trouvera dans ces pages, sous une forme tr�s vivifiante, ce qu�est l�amour de J�sus et la d�votion au Sacr�-C�ur, avec, en premi�re partie, l'intronisation dans les foyers; en seconde partie, quatorze pr�dications du P�re formant une v�ritable retraite apostolique, toute de foi ardente.
Enfin, en appendice, le c�r�monial de l�intronisation avec l�acte de cons�cration des familles.
Parti � Rome en juin 1907, le p�re Mateo Crawley Boewey �tait re�u en audience par le pape Pie X, � qui il venait pr�senter l'Intronisation. Lorsqu'il demanda au Saint P�re de lui permettre de consacrer sa vie � cette croisade d'amour, celui-ci avait r�pondu: "Non, mon fils, je ne vous le permets pas, je vous le commande. Je vous l'ordonne; consacrez-y toute votre vie"...
Retourn� au Chili en mars 1908, le p�re Mateo Crawley Boewey eut la joie de voir l'Archev�que de Santiago donner une premi�re approbation � son �uvre. Aussit�t tracts et lettres partirent de tous c�t�s.
Jeune pr�tre p�ruvien de la Congr�gation des Sacr�s-C�urs de J�sus et de Marie (Picpus), v�ritable missionnaire d�Am�rique du Sud, le p�re Mateo veut "reconqu�rir le monde foyer par foyer, famille par famille, � l�amour du C�ur de J�sus".
Qui n�a entendu au moins parler du R�v�rend P�re Mateo Crawley-Boevey, ou plus simplement du P�re Mateo, cet infatigable ap�tre du Sacr�-C�ur? On serait presque tent� d��crire, ce "champion du Sacr�-C�ur", car il n�a cess� de parcourir le monde entier pour r�pandre la d�votion au Sacr�-C�ur, et plus particuli�rement, introniser le saint C�ur de J�sus dans les foyers.