Il y a un mois, Beno�t XVI canonisait le P�re Damien de Moloka� de la Congr�gation des Sacr�s-C�urs (Picpus). Plus de 250 p�lerins li�s � la Congr�gation ont particip� � cette c�l�bration. Christophe Pavard, de la Fraternit� S�culi�re, raconte comment le groupe de Meaux a v�cu cet �v�nement, jours apr�s jours:
Vendredi 09 octobre 2009, au milieu de la nuit, nous sommes tous l�, pr�ts � prendre la route direction l�a�roport d�Orly. Notre avion pour Rome est � 06h20, on peut ressentir de la joie et du stress dans le groupe. Accompagn�s par le Fr. Eric, ss.cc, nous sommes douze, comme les ap�tres, et nous allons � la rencontre du Seigneur. A l�a�roport, nous passons le contr�le et ensuite, c�est l�embarquement.
Le voyage f�t rapide puisque vers 10h00, nous arrivons � notre h�tel, qui se trouve � 500 m du Vatican. Un bon petit d�jeuner nous est offert, caf�, capuccino, p�tisseries romaines, tout est l� et d�j� nous avons h�te de commencer la visite de Rome. Nous marchons deux par deux tels des �coliers en voyage scolaire. Notre signe de ralliement: le canotier que le P�re Damien portait lorsque Clifford le peint � la l�proserie. Nous passons des colonnes et l�, la place Saint-Pierre s�offre � nos yeux �blouis. Le soleil est pr�sent, la chaleur commence � se faire ressentir et la foule d�ambule au gr�s des visites � effectuer. Direction la Basilique, les visiteurs font la queue, nous prenons la suite, un groupe se dirige vers l�int�rieur et l�autre d�cide de grimper vers la coupole pour admirer la vue.
Quel spectacle, quelle richesse et quel espace, nous ne sommes pas habitu�s � voir des monuments de cette taille. Du marbre, des statues, des peintures, des mosa�ques font la d�coration et nous commen�ons � nous impr�gner de la Saintet� qui r�gne ici. Chacun est happ� par une curiosit�, une beaut� de l�art, un moment de recueillement. Ensuite, vient le moment de se sustenter, nous voici confront� au dur choix du restaurant. Que choisir? P�tes, pizzas ou plats plus raffin�s que nous offre la cuisine italienne? Notre petit groupe s�arr�te dans un petit restaurant o� l�on mange en terrasse, ce qui nous permet de ne pas l�cher du regard cette cit� inconnue de nos yeux. Puis nous rejoignons l�autre groupe sur la place Saint-Pierre, nous �changeons sur ce que l�on a v�cu. Il y a m�me des rencontres que l�on fait, des personnes que l�on a connu lors d�autres manifestations et que l�on retrouve ici. Vraiment, tous les chemins m�nent � Rome! Nous regagnons notre h�tel, les hommes avec les hommes et les femmes ensembles, seul un couple fait partie du voyage.
Une bonne nuit r�paratrice et c�est avec la pluie que nous nous r�veillons, mais nous avons espoir. Nous n�allons tout de m�me pas revivre la B�atification de Damien sous des trombes d�eau? Non, le soleil arrive et pointe au travers des nuages jusqu�� les dissiper. Le sol est tr�s vite sec et nous nous dirigeons au sud de la ville, direction la Basilique Saint-Cl�ment o� nous rencontrons des chiliens venus pour l�occasion. Ce sera pour nous l�occasion de prier devant la magnifique mosa�que. Puis, nous allons vers le Colis�e et la ville antique. Nous marchons, prenons des photos, chinons des souvenirs, la joie est pr�sente et nous en profitons.
Ensuite, direction Saint Paul hors les Murs. Quelle merveille ! L�histoire de toute la papaut� est r�unie entre ses murs, on peut compter le nombre des successeurs de Pierre jusqu�� Beno�t XVI qui a d�j� son portrait en mosa�ques rouge et or. Les peintures, les dorures font de cet �difice une beaut� architecturale difficilement comparable avec d�autres. Seul la simplicit� des jardins vient �quilibrer avec ce c�t� fastueux. Soudain, une c�r�monie gr�co-romaine commence et fait taire le brouhaha des visiteurs en laissant place au chant des pr�tres et des s�minaristes. Dieu n�a nulle fronti�re et nulle langue, Il est universel et c�est avec le langage de l�amour qu�Il nous parle.
Nous reprenons ensuite le m�tro en direction de Saint Louis des Fran�ais pour assister � une veill�e en l�honneur du futur Saint Damien. Nous sommes accueillis par le P�re Serge Gougb�mon et une grande partie de sa chorale compos�e d��tudiants et de jeunes travailleurs. Nous sommes peu nombreux, les francophones ont choisis l�autre veill�e organis�e � Sainte Marie (Sopra Minerva) par la congr�gation. Nous avons �t� un peu surpris du nombre de policiers et de voitures officielles gar�es en face de l��glise. Nous apprenons ensuite que c�est la pr�sence de notre Premier Ministre au Centre Culturel Saint Louis des Fran�ais, situ� juste en face, qui a d�clench� ce d�ploiement de force de l�ordre. Ceux qui connaissent l�ensemble vocal du P�re Serge peuvent t�moigner de la qualit� des chants et de l�ambiance priante qu�ils nous font partager. "Merci mon Dieu, je chanterais tes louanges tant que je vis." Nous rentrons ensuite � l�h�tel, demain c�est le grand jour, nous devons nous lever t�t.
8 h. Nous faisons la queue, nous ne sommes pas les seuls � venir f�ter les nouveaux Saints. Comme le dit le chant: "nous sommes venus de toutes les nations pour acclamer J�sus, All�luia!" Rien que pour les Sacr�s-C�urs, tous les continents sont repr�sent�s, m�me les polyn�siens sont venus. Damien ferait d�placer des montagnes, m�me un Roi a fait le chemin. Rendons gr�ce � Dieu pour celui qui rassemble les puissants et les faibles. L�Ev�que qui s�occupe de la cause des saints pr�sente les Bienheureux au Pape Beno�t XVI qui va ensuite les d�clarer saints. C�est en latin qu�il prononce l�acte de sanctification. Il y a peu de r�actions, on nous avait demand� de ne pas applaudir ni de brandir nos banderoles.
Nous poursuivons la c�l�bration dans le calme, le soleil est chaud, nous attendons que l�ob�lisque de la place Saint-Pierre nous couvre de son ombre pour nous rafra�chir. Chaque Congr�gation apporte des reliques des Saints et les pr�sentent au Pape et � l�assembl�e. Voici le temps des lectures, C�est S�ur Jeanne Cadiou, la Provinciale de France qui la lit. Nous la voyons en gros plan sur les �crans ext�rieurs, quelle pr�sence! C�est le livre de la sagesse et ce message qui nous est envoy� est fait avec une douceur et une sagesse qui nous r�chauffe le c�ur.
Au moment de la Communion, une d�ception se fait sentir, il n�y a pas assez d�hosties pour tous, m�me certains pr�tres n�ont pas pu entrer dans la Basilique pour conc�l�brer. C�est spirituellement que l�on communie. A la fin de la messe, le Pape sort sur le parvis afin de remercier tous les p�lerins de leur pr�sence et aussi afin de dire l�Ang�lus. Explosions de joie, applaudissements retentissent et r�sonnent tout autour de nous.
Voici le temps des retrouvailles. Nous laissons notre groupe, Maria, fr�re Eric et moi-m�me prenons le car et nous dirigeons vers le lieu de rencontre de tous les membres de la Congr�gation. Nous allons retrouver, les s�urs, les fr�res et les la�cs venus des quatre coins du monde. Nous rencontrons des personnes dont on a entendu parler ou avec qui l�on communique soit par t�l�phone ou par mail. Le P�re G�n�ral et Alfred Bell (photo), postulateur prendront la parole pour saluer les convives. Et de cette foule nous pouvons ressentir la pr�sence des Sacr�s-C�urs. Il y a aussi ceux que nous avons perdus de vue et que l�on a plaisir � revoir. Le Cur� du P�le de Meaux, Philippe Legrand, qui nous a fait la joie de sa pr�sence, f�t �mu de voir toute cette fraternit� qui r�gne au sein de la Congr�gation. Merci mon Dieu d��clairer nos vies � la lumi�re des C�urs de ton tr�s Saint Fils et de sa Tr�s Sainte M�re. Aussit�t le repas termin�, tout le monde se pr�cipite vers les cars pour repartir soit sur Rome, soit vers les h�tels respectifs. Nous avions donn� rendez-vous � notre groupe pr�t de notre h�tel afin de passer le reste de la soir�e ensemble. Le lendemain, nous devions nous rendre � Saint Jean de Latran pour rendre gr�ce au Seigneur du don qu�il venait de nous faire.
Lundi, nous arrivons � la station San Giovanni. Des cars sont d�j� pr�sents et d�autres arrivent. La grande f�te continue. Plus nous approchons de l��glise, plus nous rencontrons des visages connus. De grands panneaux avec des photos de Damien et de sa famille sont appos�s contre les piliers, il fait partie d�sormais de la grande famille des Saints. Rendons gloire au P�re. C�est une tr�s belle c�r�monie pr�sid�e par le Cardinal Danneels. Il est bien s�r second� par le Sup�rieur G�n�ral de la Congr�gation et l�ensemble des Ev�ques et Pr�tres pr�sents ce jour l�. Chants, pri�res, procession des d�l�gations � laquelle participait Mme Audrey Togushi gu�rie du cancer par l�intercession de Damien. Mais voici le temps de se quitter, chaque groupe reprend son car, nous notre m�tro.
Nous retournons dans le centre de Rome pour les derniers achats. Avec l�aide du Fr�re Eric, nous avons choisi un calice pour notre paroisse. Il sera consacr� lors de la messe de retour sur Meaux dans notre �glise qui porte d�sormais le nom de Saint Damien de Veuster. Rendons gr�ce au Seigneur notre Dieu qui nous a fait tous fr�res. L�heure est arriv�e, nous disons au revoir � Samuel (le ma�tre d�h�tel) et nous prenons le chemin de l�a�roport. On tra�ne un peu les pieds, on voudrait bien rester.
Ces quatre jours furent courts mais remplis d��v�nements qui nous ferons des souvenirs plein la t�te. Mais le P�re Damien ne d�sire pas nous laisser partir, notre avion est supprim�, nous sommes oblig�s de prendre le vol du lendemain apr�s-midi. Apr�s quelques heures d�attente, les voyageurs en chambre double montent dans un car qui les emm�nera vers un h�tel. Les hommes de notre groupe (Eric, Alain et moi) faisons partie des "singles", (il n�y a plus de chambre double). Nous patientons encore plusieurs minutes, c�est interminable, les gens sont fatigu�s, ils veulent se reposer. On se pose des questions sur l�avenir, allons-nous r�ellement embarquer le lendemain? C�est la surprise pour les uns et une crainte pour les autres. On nous appelle, c�est notre tour, cela tombe bien, l�a�roport ferme ses portes pour la nuit, il est 0h30. Nous montons dans le car, le chauffeur semble press� de nous d�poser � l�h�tel. Le Fr�re Eric plaisante en disant qu�il sera le premier dans la piscine�Le car nous arr�te devant les portes de notre logis, mon Dieu, c�est un quatre �toiles! Et il y a une piscine�Le maitre d�h�tel est surpris de nous voir d�barquer, il n�a pas �t� pr�venu et surtout, il n�a pas de place pour nous, pensez-vous plus d�une dizaine de chambres. Le chauffeur s�est tromp� d�h�tel et est repartit. Apr�s des appels aupr�s de la direction de l��tablissement, on nous envoie une navette pour nous conduire au bon h�tel.
Arriv�s sur place, nous sommes un peu �tonn�s de l��tat de la route, des dos d��nes tous les vingt m�tres et entre, des trous. Voici l�entr�e du parc, on voit l�h�tel au fond de celui-ci, c�est un petit manoir. Nous entrons et nous nous rendons compte que nous sommes h�berg�s dans un Relais & Ch�teau. Des peintures aux murs du 18�me, des portraits de gens c�l�bres (italiens), des meubles de styles� Nous avons chacun notre chambre, nous sommes en "single". Quel luxe, des tapis partout, une salle de bain immense, des pantoufles aux pieds du lit, on a l�impression de r�ver, seulement on ne dort pas encore mais cela ne va pas tarder. Il est 02h30 du matin.
Apr�s quelques heures de repos, direction la salle � manger o� un buffet gargantuesque nous attend. Une serveuse nous demande quelle boisson nous d�sirons boire et nous allons choisir nos victuailles sur la table du buffet. Fr�re Eric me dit alors: "Tu vois ce luxe aujourd�hui, demain je serais de nouveau dans la rue avec les SDF," sa mission. 10h00, d�part pour l�a�roport et nos retrouvailles avec l�autre partie du groupe. Nous �changeons sur notre aventure. 13h00, enfin le d�part, nous avons enfin des explications sur notre retard par une des h�tesses. 14h45, arriv�e sur Paris Orly, le temps est maussade, on regrette l�Italie. Nous rejoignons les voitures, direction Meaux. C�est la fin d�un beau voyage.
Ce qu�il faut retenir de notre aventure romaine, c�est qu�Isabelle, Jacqueline, Maria, Th�r�sa, Julienne, Emilienne, Christiane, Ginette, Jean-Jacques, Alain, Fr�re Eric et moi, avons v�cu des moments extraordinaires et inoubliables. Se retrouver aussi nombreux pour rendre t�moignage sur un homme qui a su s�abandonner jusqu�� la mort � l�image du Christ. Il a compris que c�est en vivant par amour envers les autres et surtout les plus faibles, que l�on peut gagner sa place aupr�s de Dieu et dans le c�ur des hommes.
Christophe PAVARD Fraternit� S�culi�re des Sacr�s-C�urs Groupe de Meaux
Homelie de Benoit XVI
Chers fr�res et s�urs !
"Que dois-je faire pour avoir en h�ritage la vie �ternelle?"
C'est par cette question que commence le bref dialogue que nous avons �cout� dans la page de l'�vangile entre un personnage, ailleurs identifi� comme le jeune homme riche, et J�sus (Mc 10,17-30).
Nous n'avons pas beaucoup de d�tails concernant ce personnage anonyme; de ces quelques traits, nous parvenons cependant � percevoir son d�sir sinc�re de parvenir � la vie �ternelle en conduisant une honn�te et vertueuse existence terrestre. Il conna�t en effet les commandements et les observe fid�lement depuis sa toute jeunesse. Et pourtant, tout ceci, qui est certes important, ne suffit pas - dit J�sus - une seule chose manque, mais elle est essentielle. En le voyant alors bien dispos�, le divin Ma�tre le fixe avec amour et lui propose le saut de qualit�, l'appelle � l'h�ro�sme de la saintet� et lui demande de tout abandonner pour le suivre: "Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres (...) puis viens et suis-moi" (v. 21).
"Viens et suis-moi !". Voil� la vocation chr�tienne qui jaillit d'une proposition d'amour du Seigneur et qui ne peut se r�aliser que gr�ce � notre r�ponse d'amour. J�sus invite ses disciples au don total de leur vie, sans calcul ni int�r�t humain, avec une confiance sans r�serve en Dieu.
Les saints accueillent cette invitation exigeante et se mettent, avec une humble docilit�, � la suite du Christ crucifi� et ressuscit�. Leur perfection, dans la logique de la foi parfois humainement incompr�hensible, consiste � ne plus se mettre au centre, mais � choisir d'aller � contre-courant en vivant selon l'�vangile.
C'est ce qu'ont fait les cinq saints qui sont propos�s aujourd'hui, avec grande joie, � la v�n�ration de l'�glise universelle: Zygmunt Szsczęsny Feliński, Francisco Coll y Guitart, Jozef Damiaan de Veuster, Rafael Arn�iz Bar�n, et Marie de la Croix (Jeanne) Jugan. En eux, nous contemplons la r�alisation des paroles de l'ap�tre Pierre: "Voil� que nous avons tout quitt� pour te suivre" (v. 28) et la consolante promesse de J�sus: "personne n'aura quitt�, � cause de moi et de l'�vangile, une maison, des fr�res, des s�urs, une m�re, un p�re, des enfants ou une terre, sans qu'il re�oive, en ce temps d�j�, le centuple: ...avec des pers�cutions, et, dans le monde � venir, la vie �ternelle" (vv 29-30).
Zygmunt Szsczęsny Feliński, Archev�que de Varsovie, fondateur de la Congr�gation des S�urs Franciscaines de la Famille de Marie, a �t� un grand t�moin de la foi et de la charit� pastorale � une �poque tr�s difficile pour la nation et pour l'�glise en Pologne. Il s'occupait avec ferveur de la croissance spirituelle de ses fid�les, aidait les pauvres et les orphelins. � l'Acad�mie eccl�siastique de Saint-P�tersbourg, il prit grand soin de la formation des pr�tres. En tant qu'Archev�que de Varsovie, il invita avec ferveur tous les fid�les � un renouveau int�rieur.
Avant l'insurrection de 1863 contre l'annexion russe, il mit en garde le peuple contre une inutile effusion de sang. Quand pourtant l'�meute �clata et que les pers�cutions s'ensuivirent, il d�fendit courageusement les opprim�s. Sur ordre du tsar russe, il passa vingt ans en exil � Jaroslaw sur la Volga, sans jamais pouvoir rentrer dans son dioc�se. Il conserva en toute situation sa foi in�branlable dans la Providence divine et priait ainsi: "�, Dieu, prot�ge-nous des tribulations et des inqui�tudes de ce monde... multiplie l'amour dans nos c�urs et fais que nous conservions avec la plus profonde humilit� la confiance infinie dans Ton aide et dans Ta mis�ricorde...". Aujourd'hui, que son don de soi � Dieu et aux hommes, empli de confiance et d'amour, devienne un exemple �clatant pour toute l'�glise.
Saint Paul nous rappelle dans la deuxi�me lecture que "la Parole de Dieu est vivante et �nergique" (He 4,12). En elle, le P�re qui est aux cieux, converse amoureusement avec ses fils de tous les temps (cf. Dei Verbum, 21), leur communiquant son amour infini et, de cette mani�re, les encourageant, les consolant et leur offrant son dessein de salut pour l'humanit� et pour chaque personne.
Conscient de cela, saint Francisco Coll se consacra avec acharnement � la propager, accomplissant ainsi fid�lement sa vocation dans l'Ordre des Pr�cheurs, dans lequel il fit profession. Sa passion �tait d'aller pr�cher, en grande partie de mani�re itin�rante et suivant la forme des "missions populaires" pour annoncer et raviver la Parole de Dieu dans les villages et les villes de la Catalogne, aidant ainsi les personnes � une rencontre profonde avec Lui. Une rencontre qui porte � la conversion du c�ur, � recevoir avec joie la gr�ce divine et � maintenir un dialogue constant avec Notre Seigneur par la pri�re. Pour lui, son activit� d'�vang�lisation comprenait un grand d�vouement au Sacrement de la R�conciliation, une emphase remarquable sur l'Eucharistie et une insistance constante sur la pri�re.
Francisco Coll atteignait le c�ur des autres parce qu'il transmettait ce que lui-m�me vivait int�rieurement avec passion, ce qui br�lait ardemment dans son c�ur: l'amour du Christ, son d�vouement total � Lui. Pour que la semence de la Parole de Dieu rencontre un terrain fertile, Francisco fonda la Congr�gation des S�urs Dominicaines de l'Annonciation, dans le but de donner une �ducation int�grale aux enfants et aux jeunes, de fa�on � ce qu'ils puissent d�couvrir la richesse insondable qu'est le Christ, l'ami fid�le qui ne nous abandonne jamais ni ne se lasse d'�tre � nos c�t�s, renfor�ant notre esp�rance avec sa Parole de vie.
Jozef De Veuster, qui re�ut le nom de Damiaan dans la Congr�gation des Sacr�s C�urs de J�sus et de Marie, quitta les Flandres, son pays natal, en 1863, � l'�ge de 23 ans, pour annoncer l'�vangile � l'autre bout du monde, sur les �les Hawa�.
Son activit� missionnaire, qui l'a tellement rempli de joie, atteint son sommet dans la charit�. Non sans peur et sans r�pugnance, il fit le choix d'aller sur l'�le de Molokai au service des l�preux qui s'y trouvaient, abandonn�s de tous; c'est ainsi qu'il s'exposa � la maladie dont ils souffraient. Il se sentait chez lui avec eux. Le serviteur de la Parole devint ainsi un serviteur souffrant, l�preux parmi les l�preux, au cours des quatre derni�res ann�es de sa vie.
Pour suivre le Christ, le P�re Damiaan n'a pas seulement quitt� sa patrie, mais a �galement mis en jeu sa sant�: c'est pour cela - comme le dit la parole de J�sus qui a �t� annonc�e dans l'�vangile d'aujourd'hui - qu'il a re�u la vie �ternelle (cf. Mc 10,30).
En ce 20e anniversaire de la canonisation d'un autre saint belge, le Fr�re Mutien-Marie, l'�glise en Belgique est unie une nouvelle fois pour rendre gr�ce � Dieu pour l'un de ses fils reconnu comme un authentique serviteur de Dieu. Nous nous souvenons devant cette noble figure que c'est la charit� qui fait l'unit�: elle l'enfante et la rend d�sirable.
� la suite de saint Paul, saint Damien nous entra�ne � choisir les bons combats (cf. 1 Tm 1,18), non pas ceux qui portent la division, mais ceux qui rassemblent. Il nous invite � ouvrir les yeux sur les l�pres qui d�figurent l'humanit� de nos fr�res et appellent encore aujourd'hui, plus que notre g�n�rosit�, la charit� de notre pr�sence servante.
En revenant � l'�vangile d'aujourd'hui, � la figure du jeune qui pr�sente � J�sus son d�sir d'�tre bien plus qu'un bon ex�cuteur des devoirs que lui imposent la loi, r�pond la figure de Fr�re Rafael, canonis� aujourd'hui, mort � vingt-sept ans comme Oblat de la Trappe de San Isidro de Due�as. M�me s'il �tait de famille ais�e et, comme il le disait lui-m�me, "d'�me un peu r�veuse", ses r�ves ne se dissip�rent pas devant l'attachement aux biens mat�riels et � d'autres buts que la vie du monde propose parfois avec grande insistance.
Il r�pondit oui � la proposition de suivre J�sus, de mani�re imm�diate et d�cid�e, sans limites ni conditions. De cette mani�re, il entreprit un chemin qui, du moment o� il se rendit compte dans le Monast�re, qu'il "ne savait pas prier", le porta en quelques ann�es au sommet de sa vie spirituelle qu'il relate avec une grande simplicit� et un grand naturel dans de nombreux �crits.
Fr�re Rafael, encore proche de nous, continue � nous offrir par son exemple et son �uvre un parcours attractif, en particulier pour les jeunes qui ne se contentent pas facilement, mais aspirent � la pl�nitude de la v�rit�, � la plus indicible joie que l'on atteint pour l'amour de Dieu. "Vie d'amour... C'est l� la seule raison de vivre" dit le nouveau Saint. Et il insiste: "De l'amour de Dieu provient toute chose �. Que le Seigneur �coute avec bienveillance l'une des derni�res pri�res de Saint Rafael Arn�iz, lorsqu'il lui remit toute sa vie en suppliant: "Prends moi et donne-Toi au monde". Qui se donne pour ranimer la vie int�rieure des chr�tiens d'aujourd'hui. Qui se donne pour que ses fr�res de la Trappe et les centres monastiques continuent � �tre le phare qui permet de d�couvrir le d�sir intime de Dieu qu'il a plac� dans tout c�ur humain.
Par son �uvre admirable au service des personnes �g�es les plus d�munies, Sainte Marie de la Croix est aussi comme un phare pour guider nos soci�t�s qui ont toujours � red�couvrir la place et l'apport unique de cette p�riode de la vie.
N�e en 1792 � Cancale, en Bretagne, Jeanne Jugan a eu le souci de la dignit� de ses fr�res et de ses s�urs en humanit�, que l'�ge a rendus vuln�rables, reconnaissant en eux la personne m�me du Christ. "Regardez le pauvre avec compassion, disait-elle, et J�sus vous regardera avec bont�, � votre dernier jour". Ce regard de compassion sur les personnes �g�es, puis� dans sa profonde communion avec Dieu, Jeanne Jugan l'a port� � travers son service joyeux et d�sint�ress�, exerc� avec douceur et humilit� du c�ur, se voulant elle-m�me pauvre parmi les pauvres.
Jeanne a v�cu le myst�re d'amour en acceptant, en paix, l'obscurit� et le d�pouillement jusqu'� sa mort. Son charisme est toujours d'actualit�, alors que tant de personnes �g�es souffrent de multiples pauvret�s et de solitude, �tant parfois m�me abandonn�es de leurs familles. L'esprit d'hospitalit� et d'amour fraternel, fond� sur une confiance illimit�e dans la Providence, dont Jeanne Jugan trouvait la source dans les B�atitudes, a illumin� toute son existence. Cet �lan �vang�lique se poursuit aujourd'hui � travers le monde dans la Congr�gation des Petites S�urs des Pauvres, qu'elle a fond�e et qui t�moigne � sa suite de la mis�ricorde de Dieu et de l'amour compatissant du C�ur de J�sus pour les plus petits.
Que sainte Jeanne Jugan soit pour les personnes �g�es une source vive d'esp�rance et pour les personnes qui se mettent g�n�reusement � leur service un puissant stimulant afin de poursuivre et de d�velopper son �uvre!
Chers fr�res et s�urs, rendons gr�ce au Seigneur pour le don de la saintet� qui resplendit aujourd'hui dans l'�glise avec une beaut� singuli�re. Alors que je salue affectueusement chacun d'entre vous - Cardinaux, �v�ques, autorit�s civiles et militaires, pr�tres, religieux et religieuses, fid�les la�cs de diff�rentes nationalit�s qui prenez part � cette solennelle c�l�bration eucharistique -, je voudrais vous adresser � tous l'appel � se laisser attirer par les lumineux exemples de ces Saints, � se laisser guider par leurs enseignements pour que toute notre existence devienne un cantique de louange � l'amour de Dieu. Que leur intercession c�leste et surtout la protection maternelle de Marie, Reine des Saints et M�re de l'humanit�, nous obtienne cette gr�ce.
Amen.
� Copyright 2009 : Libreria Editrice del Vaticano
Le voyage f�t rapide puisque vers 10h00, nous arrivons � notre h�tel, qui se trouve � 500 m du Vatican. Un bon petit d�jeuner nous est offert, caf�, capuccino, p�tisseries romaines, tout est l� et d�j� nous avons h�te de commencer la visite de Rome. Nous marchons deux par deux tels des �coliers en voyage scolaire. Notre signe de ralliement: le canotier que le P�re Damien portait lorsque Clifford le peint � la l�proserie. Nous passons des colonnes et l�, la place Saint-Pierre s�offre � nos yeux �blouis. Le soleil est pr�sent, la chaleur commence � se faire ressentir et la foule d�ambule au gr�s des visites � effectuer. Direction la Basilique, les visiteurs font la queue, nous prenons la suite, un groupe se dirige vers l�int�rieur et l�autre d�cide de grimper vers la coupole pour admirer la vue.
Une bonne nuit r�paratrice et c�est avec la pluie que nous nous r�veillons, mais nous avons espoir. Nous n�allons tout de m�me pas revivre la B�atification de Damien sous des trombes d�eau? Non, le soleil arrive et pointe au travers des nuages jusqu�� les dissiper. Le sol est tr�s vite sec et nous nous dirigeons au sud de la ville, direction la Basilique Saint-Cl�ment o� nous rencontrons des chiliens venus pour l�occasion. Ce sera pour nous l�occasion de prier devant la magnifique mosa�que. Puis, nous allons vers le Colis�e et la ville antique. Nous marchons, prenons des photos, chinons des souvenirs, la joie est pr�sente et nous en profitons.
Ensuite, direction Saint Paul hors les Murs. Quelle merveille ! L�histoire de toute la papaut� est r�unie entre ses murs, on peut compter le nombre des successeurs de Pierre jusqu�� Beno�t XVI qui a d�j� son portrait en mosa�ques rouge et or. Les peintures, les dorures font de cet �difice une beaut� architecturale difficilement comparable avec d�autres. Seul la simplicit� des jardins vient �quilibrer avec ce c�t� fastueux. Soudain, une c�r�monie gr�co-romaine commence et fait taire le brouhaha des visiteurs en laissant place au chant des pr�tres et des s�minaristes. Dieu n�a nulle fronti�re et nulle langue, Il est universel et c�est avec le langage de l�amour qu�Il nous parle.
8 h. Nous faisons la queue, nous ne sommes pas les seuls � venir f�ter les nouveaux Saints. Comme le dit le chant: "nous sommes venus de toutes les nations pour acclamer J�sus, All�luia!" Rien que pour les Sacr�s-C�urs, tous les continents sont repr�sent�s, m�me les polyn�siens sont venus. Damien ferait d�placer des montagnes, m�me un Roi a fait le chemin. Rendons gr�ce � Dieu pour celui qui rassemble les puissants et les faibles. L�Ev�que qui s�occupe de la cause des saints pr�sente les Bienheureux au Pape Beno�t XVI qui va ensuite les d�clarer saints. C�est en latin qu�il prononce l�acte de sanctification. Il y a peu de r�actions, on nous avait demand� de ne pas applaudir ni de brandir nos banderoles.
Nous poursuivons la c�l�bration dans le calme, le soleil est chaud, nous attendons que l�ob�lisque de la place Saint-Pierre nous couvre de son ombre pour nous rafra�chir. Chaque Congr�gation apporte des reliques des Saints et les pr�sentent au Pape et � l�assembl�e. Voici le temps des lectures, C�est S�ur Jeanne Cadiou, la Provinciale de France qui la lit. Nous la voyons en gros plan sur les �crans ext�rieurs, quelle pr�sence! C�est le livre de la sagesse et ce message qui nous est envoy� est fait avec une douceur et une sagesse qui nous r�chauffe le c�ur. 
Voici le temps des retrouvailles. Nous laissons notre groupe, Maria, fr�re Eric et moi-m�me prenons le car et nous dirigeons vers le lieu de rencontre de tous les membres de la Congr�gation. Nous allons retrouver, les s�urs, les fr�res et les la�cs venus des quatre coins du monde. Nous rencontrons des personnes dont on a entendu parler ou avec qui l�on communique soit par t�l�phone ou par mail. Le P�re G�n�ral et Alfred Bell (photo), postulateur prendront la parole pour saluer les convives. Et de cette foule nous pouvons ressentir la pr�sence des Sacr�s-C�urs. Il y a aussi ceux que nous avons perdus de vue et que l�on a plaisir � revoir. Le Cur� du P�le de Meaux, Philippe Legrand, qui nous a fait la joie de sa pr�sence, f�t �mu de voir toute cette fraternit� qui r�gne au sein de la Congr�gation. Merci mon Dieu d��clairer nos vies � la lumi�re des C�urs de ton tr�s Saint Fils et de sa Tr�s Sainte M�re. Aussit�t le repas termin�, tout le monde se pr�cipite vers les cars pour repartir soit sur Rome, soit vers les h�tels respectifs. Nous avions donn� rendez-vous � notre groupe pr�t de notre h�tel afin de passer le reste de la soir�e ensemble. Le lendemain, nous devions nous rendre � Saint Jean de Latran pour rendre gr�ce au Seigneur du don qu�il venait de nous faire. 
Lundi, nous arrivons � la station San Giovanni. Des cars sont d�j� pr�sents et d�autres arrivent. La grande f�te continue. Plus nous approchons de l��glise, plus nous rencontrons des visages connus. De grands panneaux avec des photos de Damien et de sa famille sont appos�s contre les piliers, il fait partie d�sormais de la grande famille des Saints. Rendons gloire au P�re. C�est une tr�s belle c�r�monie pr�sid�e par le Cardinal Danneels. Il est bien s�r second� par le Sup�rieur G�n�ral de la Congr�gation et l�ensemble des Ev�ques et Pr�tres pr�sents ce jour l�. Chants, pri�res, procession des d�l�gations � laquelle participait Mme Audrey Togushi gu�rie du cancer par l�intercession de Damien. Mais voici le temps de se quitter, chaque groupe reprend son car, nous notre m�tro.
Ces quatre jours furent courts mais remplis d��v�nements qui nous ferons des souvenirs plein la t�te. Mais le P�re Damien ne d�sire pas nous laisser partir, notre avion est supprim�, nous sommes oblig�s de prendre le vol du lendemain apr�s-midi. Apr�s quelques heures d�attente, les voyageurs en chambre double montent dans un car qui les emm�nera vers un h�tel. Les hommes de notre groupe (Eric, Alain et moi) faisons partie des "singles", (il n�y a plus de chambre double). Nous patientons encore plusieurs minutes, c�est interminable, les gens sont fatigu�s, ils veulent se reposer. On se pose des questions sur l�avenir, allons-nous r�ellement embarquer le lendemain? C�est la surprise pour les uns et une crainte pour les autres. On nous appelle, c�est notre tour, cela tombe bien, l�a�roport ferme ses portes pour la nuit, il est 0h30. Nous montons dans le car, le chauffeur semble press� de nous d�poser � l�h�tel. Le Fr�re Eric plaisante en disant qu�il sera le premier dans la piscine�Le car nous arr�te devant les portes de notre logis, mon Dieu, c�est un quatre �toiles! Et il y a une piscine�Le maitre d�h�tel est surpris de nous voir d�barquer, il n�a pas �t� pr�venu et surtout, il n�a pas de place pour nous, pensez-vous plus d�une dizaine de chambres. Le chauffeur s�est tromp� d�h�tel et est repartit. Apr�s des appels aupr�s de la direction de l��tablissement, on nous envoie une navette pour nous conduire au bon h�tel.
Arriv�s sur place, nous sommes un peu �tonn�s de l��tat de la route, des dos d��nes tous les vingt m�tres et entre, des trous. Voici l�entr�e du parc, on voit l�h�tel au fond de celui-ci, c�est un petit manoir. Nous entrons et nous nous rendons compte que nous sommes h�berg�s dans un Relais & Ch�teau. Des peintures aux murs du 18�me, des portraits de gens c�l�bres (italiens), des meubles de styles� Nous avons chacun notre chambre, nous sommes en "single". Quel luxe, des tapis partout, une salle de bain immense, des pantoufles aux pieds du lit, on a l�impression de r�ver, seulement on ne dort pas encore mais cela ne va pas tarder. Il est 02h30 du matin.