La fresque du buisson ardent de Galo Labanda ss.cc

par Galo Labanda ss.cc

Tout d�abord cette peinture est une invitation � lire et m�diter les Saintes Ecritures. Le tableau mesure 2,48m. de large par 1,83m. d�hauteur et se trouve dans la toute nouvelle chapelle des fr�res de Graves. Il est peint sur planche de pl�tre ou chaux et la technique utilis�e c�est la peinture acrylique. Ensuite, je voudrais exprimer deux axes principaux dans leur contenu, c�est-�-dire : un axe biblique et un axe congr�ganiste.

Axe biblique : Le texte du buisson ardent est le fil conducteur du tableau (Ex 2,23-3,15).

Au centre de la sc�ne Mo�se ; berger du troupeau de son beau-p�re J�thro. � Il amena le troupeau au-del� du d�sert et parvint � la montagne de Dieu, � l�Horeb � (3,1). C�est l� o� Dieu va se r�v�ler, dans la montagne, comme � Elie : � Le Seigneur dit: " Sors et tiens-toi sur la montagne, devant le Seigneur; voici, le Seigneur va passer. " Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui �rodait les montagnes et fracassait les rochers; le Seigneur n'�tait pas dans le vent. Apr�s le vent, il y eut un tremblement de terre; le Seigneur n'�tait pas dans le tremblement de terre. Apr�s le tremblement de terre, il y eut un feu; le Seigneur n'�tait pas dans le feu. Et apr�s le feu le bruissement d'un souffle t�nu. Alors, en l'entendant, Elie se voil� le visage avec son manteau; il sortit et se tint � l'entr�e de la caverne � (1 R 19,11-13).

Dans le d�sert, dans l�Horeb, la montagne du Seigneur, Dieu se manifeste, dans la flamme de feu, du milieu du buisson. La manifestation de Dieu, son Epiphanie a pour but de partager avec Mo�se sa pr�occupation et son projet : � J�ai vu la mis�re de mon peuple en Egypte et je l�ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corv�e. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le d�livrer de la main des Egyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays � (3,7-8).

Dieu exprime son engagement envers son peuple opprim�, il est un Dieu proche capable de r�v�ler sa propre identit� afin de trouver un homme pour r�aliser son �uvre de lib�ration en faveur de son peuple.

Mo�se d�chauss�, se met � genoux et en attitude d��coute re�oit la mission que Dieu lui confie : � va, maintenant ; je t�envoie vers Pharaon, fais sortir d�Egypte mon peuple � (3,10).

Dieu non seulement choisit Mo�se, mais il lui promet d��tre avec lui : � Je suis avec toi � (3,12). La main de Dieu est sur son �paule comme signe de protection, de b�n�diction et d�engagement. Cette main rel�ve et fortifie.

Du c�t� gauche, le peuple d�Isra�l enferme dans la structure pyramidale, signe de l�esclavage et de la domination des �gyptiens. Le sc�nario est sombre, il fait nuit, n�anmoins les hommes travaillent, ils sont �puis�s � l�extr�me, leurs corps sont envelopp�s par la fatigue. L�un d�entre eux crie vers Dieu, son cri est jet� vers le ciel �toil�, en souvenir de l�alliance que Dieu avait conclue avec leur p�re Abraham (Ex 2,23-24). C�est le cri de toute l�humanit� de hier et d�aujourd�hui, c�est le cri de qui r�agit contre toutes les formes d�exploitation et d�oppression, la main de l�homme d�passe la pyramide comme signe qu�il n�est pas enferm� dans un syst�me d�humiliation, son cri est une pri�re vers Celui qui peut l�entendre et lui venir en aide.

A partir de l�appel de Dieu adress� � Mo�se, un long chemin reste � parcourir, un chemin dans le vaste et br�lant d�sert, mais Dieu sera toujours avec son peuple pour le guider vers la lib�ration : � Le Seigneur lui-m�me marchait � leur t�te : colonne de nu�e le jour, pour leur ouvrir la route � colonne de feu la nuit, pour les �clairer ; ils pouvaient ainsi marcher jour et nuit � (Ex 13,21-22). Cette nu�e entoure la montagne et la colonne de feu descende pour br�ler le buisson.

Axe congr�ganiste : Le personnage central, Mo�se, repr�sente aussi le Bon P�re.

Nous �coutons son t�moignage : � Quand je sortis enfin de chez Maumain, je me prosternai au pied d�un ch�ne qui n��tait pas loin de la maison et je m�y d�vouai � la mort. Car je m��tais fait pr�tre dans l�intention de souffrir tout, de me sacrifier pour le Bon Dieu et de mourir s�il le fallait pour son service. Cependant j�avais toujours un certain pressentiment que je me sauverais et chaque fois que Maumain me disait : Mais comment ferez-vous pour vous �chapper ? Allez, lui le r�pondais-je, le Bon Dieu me gardera bien.�

Dans son grenier, le Bon P�re �tait rest� cach� pendant cinq mois, cependant la r�volution fran�aise, suive de la terreur, pers�cutait le clerg�. Cach� dans son grenier le Bon P�re nous dit : � apr�s avoir dit la messe, je me mis � genoux aupr�s du corporal o� je croyais toujours avoir le Saint Sacrement. Je vis alors ce que nous sommes � pr�sent. Il me semblait que nous �tions plusieurs r�unis ensemble ; que nous formions une troupe de missionnaires qui devaient r�pandre l��vangile partout.�

Parmi les personnages de gauche on aper�oit nos fr�res Damien et Eustaquio, ils sont con�us dans la vision du Bon P�re, ils sont prototypes de l�activit� missionnaire de la Congr�gation. La synth�se de notre charisme est l� : Contempler, le Bon P�re qui � genoux devant un ch�ne offre sa vie � Dieu et prend une d�cision fondamentale ; Vivre et Annoncer, nos fr�res Bienheureux sont t�moins et proches des exploit�s et accabl�s de la soci�t�. Ils annoncent la Bonne Nouvelle en t�moignant l�Amour de Dieu en vers tous ceux qui soufrent.