S�engager pour vivre en proximit� avec Dieu

Christiane Vantillard
in � Horizons Blancs �, n�183

Depuis plusieurs mois, j'ai le grand d�sir de pouvoir franchir cette �tape de l'engagement dans ma vie de baptis�. Aussi ai-je m�rement r�fl�chi � ce que signifierait pour moi cet engagement.
II n'est pas toujours facile, dans la vie de chr�tien, d'oeuvrer et de se sentir dans un bonheur complet.

Alors que Dieu nous demande d'�tre toujours pr�ts : "Restez en tenue de service et gardez vos lampes allum�es... ", un engagement au sein de la Branche La�que ne serait-il pas le b�ton du p�lerin que je suis, pour marcher sur la route avec J�sus ? J'en ai la conviction.

Vivre dans la proximit� de Dieu me rend plus forte. Dieu est mon rocher sur lequel je peux prendre appui lors des passages difficiles, lors de mes doutes... Mais ce serait aussi ma mani�re de remercier le Seigneur pour tout l'amour qu'il me donne, pour toutes les joies qu'il m'envoie � travers mon prochain. Deux �tres qui s'aiment ne se fiancent-ils pas pour officialiser leur amour ?

M'engager serait redire � J�sus "Je T�aime" en vivant avec lui � travers les autres, en lui ouvrant la porte de mon coeur, en agissant en son nom dans les t�ches que j'ai choisi de mener � bien.

Par l'Adoration Perp�tuelle, le petit maillon que je suis m'unit d�j� � tous les membres de la communaut�. Ce temps m'a beaucoup apport�, il m'est devenu un besoin, une aide pr�cieuse et je sens le Seigneur vivre en moi ; et cette proximit� � Dieu me permet de lui renouveler ma promesse, faite, lorsque, adolescente, j'�tais "Messag�re", puis "Cadette du Christ" : Rends-moi toujours accueillante au message que j'ai promis de vivre et de porter.

Il n�est jamais trop tard !

Fanch Morvannou
in � Horizons Blancs �, n�183

Il n'est jamais trop tard pour bien faire, dit le proverbe populaire. Donc, entrer dans la Fraternit� S�culi�re des Sacr�s-Coeurs � l'�ge de la retraite n'est pas "trop tard", surtout pas aux yeux de Dieu.
J�sus, le Fils du P�re et de Marie, a lui-m�me pris parti pour les tard-venus, en face de ceux qui revendiquaient pour avoir un suppl�ment de salaire au-del� de ce qui avait �t� convenu, eux qui avaient port� "le poids du jour et de la chaleur" (Matthieu 20,12). Cependant, �tre l'ouvrier de la onzi�me heure ne dispense pas de t�cher de sonder l'origine des choses.

Dans mon cas, elle est claire et lumineuse, cette origine. En 1943, je suis entr�, dans ma onzi�me ann�e, � l'�cole apostolique de Sarzeau. Pendant dix ans, les 18 mois de service militaire except�s, j'ai re�u le meilleur de l'exemple des P�res et des Fr�res convers de la Congr�gation. Ils ont sem� la meilleure des semences, qui a fini par germer. Ont-ils sem� dans les larmes? Un �ducateur, p�re selon la chair ou p�re dans l'ombre spirituelle, tremble toujours un peu quand il pense au devenir de celui qu'il �duque le myst�re de chaque �tre est si grand! Pour ma part, � chaque naissance d'un enfant, petit-enfant, je me rem�more la parole des voisins au sujet du jeune Jean-Baptiste qui vient de na�tre : "Que deviendra donc cet enfant?" (Luc 1,66). Le temps passa...

Plus d'un demi-si�cle apr�s mon entr�e � Sarzeau, � la faveur de bien des contacts, notamment � Paris o� je vais tous les ans pour participer � un jury d'examen, je me suis laiss� doucement conduire vers la Fraternit� S�culi�re...

Ce fut s�rement une des gr�ces de mes vieux jours. Je d�borde de reconnaissance, envers Dieu tout d'abord, naturellement, mais aussi envers mes ma�tres de Sarzeau, et tous ces fr�res convers, donn�s... qui l�-bas, sous mes yeux, ont v�cu l'�vangile selon le charisme du Bon P�re et de la Bonne M�re. Je dois vraiment beaucoup � tous ces obscurs, dont � pr�sent la r�compense est grande dans le ciel.