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soeur cleonisse cormier (1803-1868)

L'abeille de la Congr�gation

S�ur Cl�onisse Cormier, naquit le 4 d�cembre 1803 � La Suze, petit bourg situ� pr�s du Mans dans la Sarthe, sous le nom de Anastasie-Aim�e. Elle fit ses �tudes au couvent de l'Adoration du Mans et s'attacha tr�s vite � ses ma�tresses et � ses compagnes, au point, lors du Chapitre G�n�ral de 1819, de demander � suivre � Paris pour entrer au Noviciat, la Sup�rieure, Madame Antoinette de Beaussais. Apr�s un premier refus, son p�re s'inclina, ne voulant pas la disputer � Dieu.

Elle fit son Postulat et son Noviciat � Picpus et pronon�a ses v�ux le 18 f�vrier 1821, sous le nom de S�ur Cl�onisse. Elle avait alors 19 ans. Peu de jours apr�s, elle partit pour Cahors o� elle devait �tre ma�tresse de classe. La Bonne M�re, Henriette Aymer de la Chevalerie, en lui donnant son ob�dience, la regarda avec une expression toute sp�ciale et surnaturelle et lui dit: "Mignonne, nous vous ferons beaucoup voyager, oui, nous vous ferons beaucoup voyager!"


Du Chili � l'Equateur

S�ur Cl�onisse avait t�moign� � plusieurs reprises son go�t pour les Missions et alors que, en 1837, on pr�parait la premi�re fondation en Am�rique du Sud, elle fut du nombre des s�urs choisies pour le premier d�part et de plus constitu�e Sup�rieure de la maison de Valparaiso qu'on allait fonder au Chili. La Bonne M�re qui la connaissait bien disait d'elle: "Elle est digne de confiance, pieuse et apte � tout!" et de fait elle s'av�ra avoir des qualit�s de chef: belle intelligence, formation soign�e, jugement rapide et souvent juste, grande capacit� d'adaptation aux personnes et aux circonstances." Elle avait en plus une incroyable capacit� de travail mais prenait toujours le temps n�cessaire � la pri�re.

Le voyage fut long et difficile. II fallait contourner l'Am�rique du Sud et longer le fameux Cap Horn. Elles partirent le 27 mai 1838 pour arriver � Valparaiso le 31 ao�t de la m�me ann�e. La fondation r�ussit � merveille: coll�ge, classes gratuites, tout prosp�rait ; en 1841 arriv�rent d'autres Soeurs de France et M�re Cl�onisse entreprit une nouvelle fondation � Santiago en 1841, puis � Lima, au P�rou, en 1849, enfin � Copiapo en 1854. Cette derni�re fondation ne prosp�ra pas comme on l'esp�rait et fut transf�r�e � Quito en Equateur o� elle prit une extension remarquable.

La R�gle �tait pour M�re Cl�onisse chose sacr�e et elle �tait elle-m�me un v�ritable exemple de fid�lit�... cependant elle n'aimait pas la pi�t� exag�r�e. Elle �crit � ce sujet: "Soyons toutes joyeuses, le c�ur ouvert � la sup�rieure et pieuses; mais je n'aime pas ces d�votions de 36 carats dont notre Bonne M�re faisait fi!"


Retour en France

Us�e par les soucis, les fatigues, les maladies, encore plus que par l'�ge, la M�re Cl�onisse dut revenir en France en 1855 o� elle passa les derni�res ann�es de sa vie dans la maison de Sarlat. L�, dans la pri�re et la souffrance, elle v�cut dans l'ombre et dans l'humilit�. Tout travail lui �tait devenu impossible. Des crises p�nibles d'asthme et une maladie de c�ur la condamnaient � l'inaction. Cependant, elle entreprit de raconter ses souvenirs et Dieu sait si elle en avait...!

Elle avait beaucoup connu le Bon P�re (Pierre Coudrin), la Bonne M�re (Henriette Aymer), M�re Fran�oise de Viart, avec laquelle elle avait v�cu plusieurs ann�es, puis �galement M�re Gabrielle Aymer de la Chevalerie et M�re Benjamine Le Blais. Une fluxion de poitrine vint s'ajouter � ses maux et elle fut emport�e en huit jours, le 20 juillet 1868. Elle avait 65 ans.

M�re Cl�onisse a laiss� de nombreux cahiers, remplis d'une �criture fine, �l�gante, assez enjoliv�e, suivant la mode du temps. Sous le titre "L'abeille de la Congr�gation", elle raconte le plus agr�ablement du monde, de nombreux faits concernant les Fondateurs, pour lesquels elle avait un v�ritable culte, les diff�rentes Sup�rieures G�n�rales, toutes les Fondations de France, ses propres Fondations d'Am�rique du Sud, etc. diff�rents traits qu'elle glanait un peu partout. Tout cela d'un style alerte, enjou�, rempli d'anecdotes et de petits portraits esquiss�s en quelques lignes avec beaucoup de pittoresque. Elle �tait excessivement instruite et telle une "abeille laborieuse", butinait beaucoup de pages d'auteurs sacr�s et d'extraits litt�raires.

M�re Cl�onisse m�rite sa place dans cette galerie d'honneur des premi�res S�urs de la Congr�gation. Femme forte, p�trie surtout d'humanit� et de foi, r�ussissant dans toutes ses entreprises, mais ne s'en orgueillissait pas, elle nous pr�sente un beau mod�le de ces ardents pionniers de l'Evangile.

Les peines morales ne lui furent certes pas plus �pargn�es que les peines physiques, et le creuset de la souffrance acheva de purifier cette belle �me.


S�ur Cl�onisse Cormier (1803-1868)
L'abeille de la Congr�gation des Sacr�s-C�urs (Picpus)


par Sr Ma�da Carlier, ss.cc
Revue "Horizons Blancs" n�164









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