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Litt�rature: Henning Mankell

Et si on lisait des romans policiers! On aurait tort de m�priser ce genre en le taxant syst�matiquement de litt�rature de second ordre. Simenon et d'autres ont prouv�, si besoin �tait, qu'on pouvait � la fois �tre un �crivain de talent et �crire des romans policiers.

De nos jours, il ne manque pas d'excellents auteurs qui consacrent toute ou partie de leur �uvre � ce genre. Parmi ceux-ci, il faut sans aucun doute citer le nom de Henning Mankell.
Ce Su�dois, n� en 1948, partage sa vie entre son pays natal et le Mozambique car, d�s les ann�es 70, il est tomb� amoureux du continent africain. A Maputo, il dirige la seule troupe de th��tre professionnelle du pays. On peut signaler aussi qu'en secondes noces il a �pous� une fille du regrett� Ingmar Bergman.

En 1991, Mankell publie "Meurtriers sans visage", roman dans lequel appara�t pour la premi�re fois Kurt Wallander, inspecteur de police dans la ville d'Ystad, en Scanie (extr�me sud de la Su�de), et qui deviendra le personnage r�current de ses romans policiers. Ce qui frappe d'embl�e le lecteur, c'est l'humanit� de ce personnage, de cet inspecteur souvent en proie aux doutes et aux h�sitations. On est loin des enqu�teurs classiques du roman policier, s�rs d'eux-m�mes et finissant par r�soudre toutes les �nigmes en faisant preuve d'une logique implacable. On est loin �galement du roman policier � la mode am�ricaine, fr�n�tique, �grenant, de page en page, rebondissement sur rebondissement.

Les romans de Mankell prennent leur temps, ils ne se contentent pas de nouer et de d�nouer une intrigue, ils nous font d�couvrir la Su�de, ses paysages, son climat, ses habitants (et parfois aussi d'autres r�gions du monde, comme dans "La Lionne blanche" o� l'on voyage de Su�de en Afrique du Sud). L'intrigue polici�re est l�, bien �videmment, et elle est en g�n�ral captivante, mais elle est aussi un moyen pour Mankell de porter un regard critique sur la soci�t� de notre temps, et en particulier sur ce qu'on a appel� le mod�le �conomique su�dois.

En butte � l'individualisme forcen� des ann�es 90 et aux d�rives de la soci�t�, malmen� par des soucis d'ordre personnel (le diab�te, son divorce d'avec une femme qu'il aime toujours, ses relations avec sa fille qu'il ne comprend pas, etc.), l'inspecteur Wallander appara�t comme un homme d�sabus�, d�sempar�, parfois au bord de la d�pression, mais de ce fait profond�ment humain.
Paradoxalement, c'est dans son m�tier, ses enqu�tes et aupr�s de ses coll�gues qu'il trouve en quelque sorte une bou�e de sauvetage.

Il faut signaler, pour finir, que Mankell est �galement l'auteur de romans qui ne sont pas du genre policier, ainsi "Profondeurs" qui vient d'�tre publi� aux �ditions du Seuil.

par Luc Schweitzer ss.cc
in "Horizons Blancs" n�194




Joris-Karl Huysmans (1848-1907)

par Luc Schweitzer ss.cc
in "Horizons Blancs" n�192


Ceux qui sont all�s en juin dernier � l'abbaye de Ligug� ont peut-�tre remarqu� qu'on s'appr�tait � y comm�morer le centenaire de la mort de Joris-Karl Huysmans. Comme il est probable que cet anniversaire passera largement inaper�u et comme, d'autre part, � mon humble avis, les ouvres de Huysmans m�ritent d'�tre lues, il me para�t justifi� de lui rendre ici un petit hommage.

Issu, par son p�re, d'une lign�e d'artistes flamands, Huysmans na�t � Paris le 5 f�vrier 1848. Apr�s avoir effectu� ses �tudes au lyc�e Saint-louis, il int�gre en tant que petit fonctionnaire le minist�re de l'Int�rieur. Ses d�buts en litt�rature le font remarquer de Zola et c'est ainsi qu'il collabore aux "Soir�es de M�dan", recueil de nouvelles qu'on peut qualifier de manifeste de l'�cole naturaliste. Mais Huysmans reste en marge de ce groupe, affirmant son originalit� � la fois par son style et par une certaine propension au d�go�t devant le monde moderne.

En 1884 parait "A rebours", roman d'id�es qui marque la rupture d'avec le naturalisme, inaugurant en quelque sorte le changement profond que conna�t la litt�rature avec la d�couverte du symbolisme. L'itin�raire de Huysmans s'engage alors sur des voies pour le moins singuli�res. Le voil� qui fr�quente assid�ment un ex-abb� nomm� Boullan qui l'initie � la sorcellerie et � la magie noire, ce qui donnera un �trange roman intitul� "L�-bas" (1891).

Heureusement, guid� par l'abb� Mugnier, Huysmans fait une retraite � la trappe d'Igny o� il se confesse et communie. Sa conversion, racont�e dans "En route" (1895), est aussit�t suspect�e dans les milieux litt�raires parisiens d'�tre une supercherie. Or Huysmans non seulement reste fid�le � la foi chr�tienne, mais il d�cide de s'installer � Ligug� pr�s de l'abbaye o� il fait profession d'oblat (1901). La m�me ann�e, les moines �tant contraints � l'exil � cause de la loi de s�paration, il rentre � Paris et se retire chez les b�n�dictines de la rue Monsieur. Dor�navant, tous les livres qu'il publie n'ont pour but que de souligner la grandeur du christianisme. Citons en particulier "La Cath�drale", "L'Oblat" et "Les foules de Lourdes �.

Huysmans meurt le 12 mai 1907, apr�s une longue et tr�s douloureuse agonie qu'il supporte avec une foi ardente.

Les �uvres compl�tes de Huysmans sont en cours d'�dition dans la collection "Bouquins" des �ditions Robert Laffont. Un premier volume est d�j� paru (notre illustration).

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