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"La Th�ologie de l'�vier"
par Javier �lvarez-Ossorio, ss.cc
Pendant le d�ner, nous commentions nos visites r�centes aux communaut�s de la Congr�gation. Mais alors, quelle diversit�! En effet, les sentiments et les mani�res d'�tre changent suivant les lieux et les cultures, mais pas seulement: chaque personne est un monde et une histoire particuli�re. Il y a celles plus ou moins s�rieuses, celles qui aiment la f�te, celles qui sont comme tout un chacun, celles qui sont d�contract�es, d�pensi�res, aust�res, pieuses, mondaines, bavardes, silencieuses, aimables, insupportables, m�fiantes et, celles qui sont des personnes de confiance...
J'avoue que j'ai beaucoup de joie � contempler les personnes dans leur �l�ment, surtout quand elles font ce qui leur va bien. J'aime voir comment elles vivent, comment elles pensent, comment elles sentent. Il y a un plaisir singulier dans la tentative de comprendre les autres tels qu'ils sont.
Pendant que nous d�barrassions les assiettes sur la table, nous nous disions � et cela �vident � que la chose se complique non pas quand il s'agit de les conna�tre mais quand il est n�cessaire d'intervenir et d'organiser les fr�res pour que nous vivions ce que nous avons � vivre. Comment faire si les uns pr�f�rent ainsi et les autres autrement�? Comme faire si les uns aime une th�ologie et les autres une autre? Comment faire quand les choses semblent paraissent normales pour les uns et sont scandales pour les autres? Parfois, il me semble que nous sommes de religions diff�rentes!
L'�vier se remplissait de la mousse du produit vaisselle quand celui qui maniait l'�ponge dit que certainement nous devions avoir quelque chose en commun pour nous sentir ainsi fr�res d'une m�me famille. Celui qui rin�ait les assiettes sous l'eau du robinet, avec une mine m�ditative, ajouta que ce "quelque chose" devrait �tre profond et convaincant. �Mais qu'est-ce que cela doit �tre ? L'�vangile, non ?�, lui r�pondit celui qui essuyait les couverts. "Bien entendu!", affirma depuis le r�frig�rateur celui qui recueillait les restes: �Si cela ne vient pas de Dieu, �teins et partons! Parce que tu vois d�j� comment le monde fonctionne: les gens diff�rents ne savent pas vivre ensemble�".
Je pris le chariot avec les assiettes s�ches et je retournai � la salle � manger pour les mettre dans l'armoire. Je regardai vers le groupe qui discutait dans la cuisine: sept fr�res de six nationalit�s venus de sept pays �parpill�s sur la plan�te!
Je les regardai avec un sourire confiant. Le service et l'affection entre nous ne connaissent pas de th�ologies ni de fronti�res. Tant que nous continuerons � laver la vaisselle ensemble, cela continuera � venir de Dieu.
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